Le rôle d’Édith Piaf pendant l’occupation allemande

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Édith Piaf est connue à travers le monde pour sa musique et sa voix si puissante et envoutante. Elle est à l’origine de plusieurs succès devenus des classiques du répertoire français comme La vie en rose ou encore Non je ne regrette rien. Tout au long de sa carrière, elle acquiert une renommée internationale impressionnante. Si la célèbre chanteuse est principalement reconnue pour ses chansons, elle a aussi joué un rôle important lors de l’occupation allemande pendant la guerre.

Édith Piaf pendant l’occupation allemande

Lors de l’occupation allemande, Édith Piaf a définitivement troqué son nom de scène « La Môme Piaf » contre « Édith Piaf ». Elle ne voit plus le parolier Raymond Asso qui est rappelé en août 1939 pour partir à la guerre. Cependant, elle continuera de donner des concerts et d’enchaîner les tournées.

En 1942, Édith Piaf loge dans une maison close appelée « L’étoile de Kléber » située au 5 rue Villejust aujourd’hui appelée rue Paul Valéry. Cette demeure était gérée depuis 1941 par Madame Billy, épouse du chanteur Jacques Josselin dit Jo. Édith Piaf occupe alors tout le troisième étage de la maison qui se situe à deux pas du siège de la Gestapo. La particularité de cette maison close est qu’elle était réservée à la clientèle du quartier le plus chic de Paris. Cette clientèle incluait alors les officieux allemands et les collaborateurs qui oeuvraient non loin d’ici. Le marché noir n’étant pas loin, les clients pouvaient également déguster du caviar et boire du champagne. Là bas elle y croisera souvent l’amant de son amie Annie Jean-Claude, Jean Lafont, qui était alors le chef de la Gestapo française. Elle supportera tant bien que mal sa présence et celle des soldats allemands.

Une prise de position bien tranchée

C’est après un tour de chant à l’ABC un soir de 1942 qu’elle lance, illuminée par le drapeau tricolore français, « où sont-ils tous mes copains ? » devant plusieurs rangées d’officiers allemands. Le public français l’acclame. Elle se rend à Berlin en août 1943 avec quelques artistes français où elle pose alors devant la porte de Brandebourg à l’occasion d’un voyage censé promouvoir la chanson française. Elle y retournera de nouveau en février 1944.

À la Libération, Édith Piaf sera blanchie par un comité d’épuration grâce au témoignage de sa secrétaire Andrée Bigard. Cette dernière est une membre de la Résistance et elle raconte qu’elle a impliqué la chanteuse dans ses actions à son insu. Elle déclare également que la chanteuse, pendant une tournée en Allemagne, aurait pris des photos avec des prisonniers français et que ces clichés auraient ensuite été modifiés pour fabriquer de faux papiers qui auraient permis à ces prisonniers de s’échapper en se faisant passer pour des membres de son orchestre. Cependant, aucun témoignage n’a jamais confirmé cette histoire et donc ces faits sont fortement mis en doute par les biographes.

Édith Piaf était donc une artiste engagée et qui savait montrer ce pour quoi elle se battait. Sa musique et son histoire sont aujourd’hui encore relatées dans la pop culture à travers des reprises de sa musique et même dans des films.